LE MARIN
Le vent du large
souffle encore sur la digue,
son appel est lugubre,
la mer est déchaînée.
Il y a toujours un
marin
pris dans la tempête;
son bateau va couler,
recueillons les naufragés.
Dans le lointain,
j'entends le rire sournois
des vagues mugissantes
et le glas du ressac
lorsqu'il heurte la falaise.
Dans ce pays,
on naît pour la mer;
on meurt,couché par les flots,
dans ce tombeau liquide
qui se referme impitoyable,
entraînant les marins
au plus profond de ses entrailles.
Mais,malgré tout,
il y a toujours un marin
pour défier la mer,
pour défier la mort;
passer une nuit à ses côtés
et,parfois,la vaincre.
L'immensité liquide
est un monstre
dont on s'éprend facilement;
il y a toujours un marin
pour croire aux monstres:
la mer n'est pas insensible
à ce genre d'attention.
(édité 4T1983)